De la respiration et la connexion à soi-même.

S'il y a une chose dont nous, chanteurs, nous rendons compte, c'est que le chant n'est pas qu'une affaire de souffle dans des tuyaux, aussi vivants soient-ils.
J'aime chanter, depuis que je suis toute petite. La musique a toujours fait partie intégrante de ma vie, non seulement l'écouter, mais aussi la vivre, et encore plus la créer. Je me considère moins comme une interprète que comme une compositrice à part entière.
Cependant, si sur mon piano j'avais réussi à amasser suffisamment de technique pour pouvoir m'exprimer de manière satisfaisante, après des années de labeur (parce que oui, c'est du travail que d'apprendre à s'exprimer de manière juste à travers un instrument, et comprendre qu'il ne suffit pas juste de presser des touches en rythme en balançant la tête), je me rends compte que pour le chant, il y a encore une étape supplémentaire.

Car il est impossible de tricher avec la voix. Nous chantons avec nous-mêmes, nous donnons ce qu'il y a de plus profond. Et autant je pouvais m'abriter derrière mon piano que je connais par coeur et donner l'émotion que je voulais donner et la couleur que je souhaitais dévoiler, autant je ne peux pas m'abriter derrière ma voix, car le chanteur qui chante, qui souhaite réellement chanter, s'expose en réalité, beaucoup plus fragile que n'importe quel instrumentiste.

Aimer chanter ne suffit pas. La technique ne suffit pas, même si l'expérience est importante. Le corps a son langage et le mien est en train de me dire que je n'ose pas me dévoiler complètement. Quelque chose me travaille, qui m'empêche de donner ma voix à moins d'être guidée. Je n'arrive pas à respirer correctement, je n'arrive pas à donner toute l'intensité à mes textes si je ne suis pas poussée, et je n'arrive pas à travailler chez moi, notamment à cause de la présence de mes colocataires. Pourquoi? Je sais que je ne chante pas faux, je sais que ma voix n'est pas moche, je sais que je ne les dérange pas. Alors ...?

Ceux qui me connaissent IRL peuvent me trouver souvent un côté exhibitionniste provocateur. Parfois je me barre en live et oui, parfois j'en fais de trop. Je veux tout contrôler, ne pas montrer que j'ai besoin de respirer, que je suis fragile et finalement, humaine. Tout cela, c'est déroutant. Finalement, malgré ce que j'ai pu croire, ce n'est ni dans la demi-mesure ni dans la démesure que je trouverai le moyen de m'affirmer sereinement et de croire véritablement en moi.

Je n'ose pas être celle que je suis ... Qui suis-je? Je sais qui je veux être, mais qui suis-je et de quoi ai-je besoin à l'heure actuelle pour avancer? Comment retrouver le lien, la connexion à mes sentiments les plus profonds qui a été coupée dans la douleur il y a si longtemps? Comment retirer ce blindage, cette carapace que je me suis forgée pour arriver à affronter la vie, mais qui maintenant m'empêche d'être moi?

Cela va commencer par me regarder lucidement en face, et laisser partir ces larmes qui me viennent depuis quelques jours. Et je vous laisse avec une petite vidéo qui me motive pour aller jusqu'au bout de mes rêves...
La perfection de cette petite fille n'est pas dans la technique, mais bien dans le fait que son âme, son coeur et son corps sont alignés, et qu'elle fait ce qu'elle aime avec passion.

"Rien de grand ne s'est accompli au monde sans la passion."