Petit coup de moins bien

Il y a des jours comme ça où on se sent seul au monde, avec ses idées, ses convictions, son envie d'évolution.
Impression que le monde stagne et se contente de sa petite vie sans même prendre le courage de se regarder en face, d'essayer de se rendre heureux. Impression que la notion de vertu a été remplacée par la notion de contentement. Impression que les notions d'entraide et de fraternité glissent subrepticement vers les notions d'égoïsme et de cercles amicaux choisis.

Je me sens si seule, et l'abandon aux plaisirs du corps, l'abandon à la folie insouciante de ma jeunesse, l'abandon à la non-réflexion, tout ça ne me contente en rien. Oublier ses problèmes, ses questions? En voulant vivre une vie plus "normale" (selon l'avis des gens qui m'entourent) sans me poser de problèmes, j'ai bafoué mes valeurs, j'ai sali ma vertu, je me suis égarée.

J'ai peur ... peur de ne pas m'épanouir comme j'en ressens le besoin... peur de ne pas pouvoir partager ma vie avec des personnes véritablement intéressantes et saines...  peur de ne jamais les trouver, peur de les perdre aussi. J'ai déjà la chance d'en connaître quelques-unes, il est vrai, et elles me manquent tous les jours. Des fois, j'ai envie de tout plaquer pour les rejoindre. Rien ne me convient vraiment ici, au fond. J'ai besoin d'air, de nature, de chaleur et encore plus que d'amis, de ces personnes rares qui changent votre vie, qui vous bouleversent à chacune de vos rencontres.

Des personnes droites, fidèles, fortes, idéalistes, à la fois douces et solides, qui œuvrent pour un monde meilleur.
Oui, ce qu'il me manque, ce sont des personnes qui après la phase additive sont passées à la phase soustractive. Non pas des personnes qui donnent parce qu'elles n'ont rien et que c'est le seul moyen d'exister, mais des personnes qui donnent parce qu'elles ont vécu, compris et pris suffisamment dans la vie pour exister par eux-mêmes.

Il paraît que je suis en avance sur mon temps, même d'après Confucius. Je ne veux pas attendre mes 50 ans pour me rendre compte que je n'ai pas vécu dans le bon sens. Je ne veux pas attendre ma tombe pour comprendre.

Je veux tout, ici, tout de suite, maintenant. C'est peut-être n'importe quoi, c'est peut-être incompréhensible, c'est peut-être irréalisable. Mais je ne dérogerai plus à cette règle qui me fait avancer. Je repars à la recherche de ces personnes, tout en incarnant moi-même mes idéaux. C'est le meilleur moyen de ne rien regretter.

Comme le dit le dicton :

"Mieux vaut être seule que mal accompagnée."